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mercredi 11 mai 2011

Sidi El Béji ou La Presse Nouvelle (post 14 janvier)

Par Sanfour,


La presse en Tunisie, aujourd'hui encore plus qu'auparavant, suscite chez moi les réactions les plus viscérales. J'ai, plus d'une fois, eu envie de commenter leurs dérives et leur partis pris mais je me suis souvent, par  simple fainéantise ou indulgence pour des médias qui se prétextent de commencer  à peine l'apprentissage de leur métier dans de nouvelles conditions de liberté (de justice et de dignité aussi bien évidemment, en gros, dans la Tunisie post 14 janvier),  contenté de réactions épidermiques dont tout lecteur/ auditeur/ spectateur a eu l'expérience plus d'une fois sans nécessairement aller plus loin.


C'est en lecteur assidu du site de l'agence de presse nationale (TAP) que je commente ici un aspect du travail remarquable de cet organe "d'information" étatique, qui cela dit en passant, jouit d'un monopole publique en la matière. Eh oui ! Je lis régulièrement le site de TAP qui me protège assez efficacement des différents maux que peut causer le tour de la multitude des sites clones de pseudo-information dont le travail journalistique se borne souvent à des copier-coller de dépêches.


Revenons-en à TAP: les grandes agences de presse internationales (AFP, Reuters, etc ...) n'hésitent pas à publier des dépêches sans photos. D'ailleurs, la photo n'a pas du tout lieu d'être dans une dépêche. Une dépêche n'étant pas censée être un article de reportage. Nos journalistes font cependant, comme d'habitude, voire plus que d'habitude, dans l'excellence. On ne saurait attendre moins de cette Presse Nouvelle. Incarnation journalistique de cet Homme Nouveau: Le Tunisien post 14 janvier (certains préfèrent 'd'après révolution' à 'post 14 janvier'). Toutes les dépêches sont accompagnées de photos. Je ne commenterai pas ici les images prises des librairies des logiciels de traitement de texte ou piquées sur le web sans la moindre mention de la source, qui font légion et auxquelles on pourrait consacrer tout un papier, du type (exemple 1, exemple 2, exemple 3, exemple 4, exemple 5):
Image qu'on retrouve dans tout article de TAP relatant des arrestations



L'objet du commentaire du jour est une série de photos (de vraies photos cette fois-ci) qui témoignent des entrevues que M. Caid Essebsi a eu dernièrement avec différentes personnalités politiques et de la société civile. Ces photos le montrent systématiquement dans une position de donneur de leçons. Avec sa gestuelle didacto-injonctive d'un maitre d'école, il prodigue son immense savoir de cheikh, de vétéran octogénaire, riche de six décennies d'expérience politique, à "ses hôtes" néophytes qui, systématiquement aussi, souvent les bras croisés, l'écoutent dans une attitude d'écoliers du premier rang, avec toute l'attention et le respect qui se doivent.
Béji Caid Essebsi Avec Abdessalem Jrad, Secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) 


Avec Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahda


Avec Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti Socialiste de Gauche (PSG)


Avec Mokhtar Trifi, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme (LTDH)


 Avec Mme May Jeribi, Secrétaire général du Parti démocrate progressiste (PDP), M. Ahmed Ibrahim, Secrétaire général du mouvement « Ettajdid » et M. Mustapha Ben Jaafar, Secrétaire général du Forum Démocratique pour le travail et les libertés (FDTL)
Je m'arrête ici en vous recommandant vivement d'aller faire un tour dans les archives de TAP pré 14 janvier (Eh oui! On peut remonter dans les archives du site jusqu'en 2009). Vous serez surpris (ou pas) de retrouver le désormais "innommable président déchu" sur des photos du même style, si caractéristique.


Je vous en donne quand même une, et je profite de l'occasion pour la garder en archive au cas où il passerait par la tête des têtes de TAP de faire table rase de tout TAP pré 14 janvier. On a la chance d'en avoir une du 13 janvier 2011, qui met curieusement en scène, devinez qui ? Le premier de la liste: M. Abdessalem Jrad recevant les leçons de "l'innommable déchu"
L'ancien président tunisien M. Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011) recevant à carthage M. Abdessalem Jrad, secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT)

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